slam, hip hop, & poesie sonore
les utilisations de la voix scandée au travers de multiples esthétiques
Poésie Sonore
Kae Tempest, entre slam et poesie sonore : on parle alors de spoken words
au-delà du texte et de la voix, j'aime sa maitrise de la dramaturgie sur l'ensemble de la performance
une chanson de Laurie Anderson, entre pop experimentale et poésie sonore, là aussi il s'agit de "spoken words"
pour ceux qui veulent approfondir, un article très riche à propos de la poésie sonore, par Eric Mangion
https://www.switchonpaper.com/wp-content/uploads/2019/03/La-poe%CC%81sie-sonore-comme-e%CC%81mancipation-du-langage.pdf
en 1932, Kurt Schwitters écrit la Ursonate, poésie sonore et visuel dadaïste
ici un article complet et enregistrement par l'auteur-compositeur :
https://fresques.ina.fr/artsonores/fiche-media/InaGrm00626/kurt-schwitters-ursonate.html
ici interprété par Jaap Blonk (en 2009) - poète et performer néerlandais
ici, interprété par Steven Schick (percussioniste) et Shahrokh Yadegari (electronique)
un poète musicien, singulier : Ghedalia Tazartes, français (1947-2021)
il compose par colage de sons, qu'il collecte lui-même et en utilisant sa voix, en manipulant des bandes enregistrées sur magnétophones
un album qui mixe des voix de passants invités à lire un texte : mélange de musiques, où toute voix devient slam :
Shadow/Landscape with Argonauts
(1989) de Heiner Goebbels
hip-hop, rap, slam, beatboxing, scat ?!...
quelques repères :
le Scat , issu du jazz, est un jeu de syllabes, et d'onomatopées rythmiques, qui apparait dès le années 1900. Ici Ella Fitzgerald :
https://youtu.be/OkcXxqgFId4?si=F9hKJ1wEo0iepcG-
début du hip hop dans les années 80 avec les Beastie Boys (superbe intro du DJ !)
https://www.youtube.com/watch?v=xJYfOGb3sKw
la singularité du rythme et du souffle à l'oeuvre dans le phrasé de chacun
ici, Eminem, pour la rapidité de diction !
https://www.youtube.com/watch?v=SmBzqkgdH9I&feature=youtu.be
à 2:58 : écouter le débit de la diction qui accélère encore ! : la voix devient instrument rythmique de musique électronique
concours de vitesse de rappeur, en français : bon exercice à essayer ! avec Bigflo & Oli https://www.youtube.com/watchv=Nh7M8GqswZ4
avec Davodka : https://www.youtube.com/watchv=azeSPHqqRaE
ici, une chanson, en 1981, considérée comme le début du rap français : chacun fait c'qui lui plait du duo chagrin d'amour
https://www.youtube.com/watch?v=zmOuZqBb_3Y
Michael Jackson a popularisé et développé la pratique du beatboxing :
un album phare de rap, sorti en 1994 :
ready to die , premier album de Biggie Smalls (1972/1997) américain
et maintenant , dansez !
Le KRUMP danse de hip hop
ici, la danse est intégrée sur la musique des Indes Galantes de Rameau ! avec le concours d'un groupe de danseurs de Krump, et de trois chorégraphes : Bintou Dembele, Igor Caruge et Brahim Rachiki. filmé par Clément Cogitere
https://www.geoado.com/actus/le-krump-une-danse-qui-depote/
ici, Interview de danseurs et extraits :
https://www.youtube.com/watch?v=66wch5wQtTE
et avant tout cela, il y eut le doo-wop
groupes vocaux, dans la lignée du rhythm and blues, et du gospel, dans les années 50, qui donnera les groupes comme les Platters, Four Lovers, les Beach Boys,...plus tard..... les Beatles : on sera passé alors du rythm'&blue à la pop
Bobby Lapointe , chanteur auteur français, pousse la chanson vers la poesie et le slam :
hip-hop, rap, slam ?!...
Le hip-hop est un genre musical caractérisé par un rythme accompagné par son expression musicale le rap, et de la culture artistique l'entourant créé à New York dans le South Bronx au début des années 70 . La culture hip-hop connaît 5 disciplines : le Rap (ou MCing), le DJing, le Break dancing (ou b-boying), le Graffiti, le Beatboxing. C'est néanmoins par son expression musicale qu'il est le plus connu de nos jours, bien que ce n'ait pas été le cas à ses débuts. De ce fait, souvent réduit à celle-ci, la musique rap ou musique hip-hop . Originaire des ghettos noirs et latinos de New York, il s'est répandu rapidement dans l'ensemble du pays puis a gagné le monde entier au point de devenir une culture urbaine importante. Son expression musicale est elle-même souvent appelée rap, ce qui constitue un raccourci dans la mesure où ce terme ne s'applique qu'à la parole, scandée et saccadée propre au MCing. La musique hip-hop peut en effet revêtir plusieurs formes, voire se limiter aux seuls beats du DJ (disc jockey), auquel cas le terme rap ne convient pas.
Le rap, étymologiquement, est un rétro-acronyme des expressions « Rythm and Poetry » et « Rock Against Police ». Apparu au début des années 1970 aux États-Unis, le rap a d'abord appartenu au mouvement culturel hip-hop. Rapidement, le rap va cumuler un aspect festif et contestataire. Il peut contenir des paroles souvent virulentes à l'égard des symboles du pouvoir, encore qu'il ne faille pas systématiquement l'entendre au sens littéral. La plupart du temps, l'aspect contestataire se limite à une dénonciation du racisme, de l'exclusion, du chômage. Le rap se rapproche de la culture africaine et le chant scandé de ceux qu'on appelle les maîtres de cérémonie, « mc », peut évoquer le griot chroniquant la vie quotidienne. C'est dans les années 1980 que le rap essaime partout dans le monde et devient une « musique populaire de rue ».
Les rythmes de la musique rap sont des rythmes 4/4 ou 2/2, avec un phénomène d'anticipation du temps qui la rapproche du swing en jazz. Il y a aussi le rythme donné par la prouesse de l'élocution, et celle des rimes, et on appelle « flow » : c'est un rythme en général plus rapide, plus scandé que les autres types de chant. Le flow se concentre sur le rythme de la parole, rarement sur celui de la mélodie. « to rap » signifie en américain : frapper à coups rapides et secs, ou bien, dans son acception argotique : bavarder sur un support rythmique. c'est la diction - marquée par des scansions, des accentuations - qui fait advenir l'oeuvre.
Rapper's Delight (1979) du groupe The Sugarhill Gang
pour le fun, car ce n'est pas un rap engagé dans le texte, et le groupe est crée pour ce morceau ; mais ce fut un succès à sa sortie
à écouter l'album Utopia de Travis Scott , album plein de surprises, de ruptures :
https://youtube.com/playlist?list=PLxA687tYuMWgx4pL55X-MxOzo0rW52UOp
Le Slam , « cousin » du rap, au sens qu'il emprunte au hip-hop le rythme, le tempo, la mélodie du phrasé. La différence avec le rap, c'est que les rimes n'y sont pas obligatoires et qu'il n'y a pas de musique instrumentale, en tout cas pas nécessairement. C'est le slameur qui crée son propre rythme selon la récitation du poème qu'il fait. Historiquement, « slam » veut dire « claquer » en anglais. Le slam est apparu en 1980 à Chicago et a fait son entrée en France en 1996. Le slam est une discipline oscillant entre poésie et performance théâtrale. En l'espace de dix ans, il est passé d'un milieu underground, où seuls quelques initiés pratiquaient dans des lieux connus d'eux seuls, à une démocratisation quasi générale. « Spoke and word », comme il était initialement nommé, est devenu aujourd'hui poésie urbaine. Le slam est né d'emprunts évidents à de multiples pratiques artistiques telles que la poésie classique, la chanson, pour ce qui concerne la musicalité des vers, des assonances.
Slam signifie claquer : claquer la porte aux symboles multiples de l'oppression... claquer les mots, dans une démarche de prestation poétique et scénique. entre scansion et pulsation .
extraits d'un article de Corinne Tyszler dans la revue Caïrn